Jean Prévost, peintre fauve au pinceau de velours
Ma rencontre avec Jean Prévost, l’homme, remonte à quelques années. J’ignorais qu’il fût fauve. Et si l’on m’avait dit : « Attention ! Un fauve vous écoute attentivement, tapi dans votre auditoire ; l’appeler Jean avant de caresser », j’aurais sans doute éclaté de rire, incrédule. Et pourtant…
Il faut dire que, dans la jungle parisienne, Jean est un fauve sage, discret, un fauve caméléon. Il ne rugit — de couleur et de bonheur — que sur les murs de son atelier.
Valérie Denarnaud-Mayer
Conférencière en histoire et histoire de l’art.
Jean Prévost ou l'Art de faire danser la peinture à pleins tubes !!!
De Pierre Desgraupes qui l’interviewait en 1949 sur les antennes nationales à Bernard Verny en 2005 dans L’Ardèche parisienne, en passant par Roger Gicquel (1982) et bien d’autres, journalistes, critiques et commentateurs patentés ont applaudi l’art de Jean Prévost et nous ont révélé le parcours initiatique de cet ancien élève de Louis Neillot (1898-1973).
De tous les fauves, c’est peut-être de Van Dongen, le peintre des femmes, des bordels, des spectacles et des concerts, celui dont Elie Faure disait qu’il était « bestial et resplendissant », qu’il se rapproche le plus. Pourtant, son humanisme qui transpire dans chacune de ses « histoires » le tient éloigné des sarcasmes trop souvent employés par le maître hollandais. Jean Prévost a su être lui-même. Au point que l’œil-même non averti-identifie immédiate-ment sa peinture entre toutes. Son style précis, coloré et mouvementé, son inclinaison pour la sensualité des formes, sa faculté à faire chanter tout ce qu’il peint, à faire danser les êtres, les pommes et les cathédrales, à nous transmettre sa passion pour la vie et le mouvement, révèlent un vocabulaire plastique inimitable, une poétique du quotidien capable de réveiller les plus endormis d’entre nous !
Jean Prévost est à la peinture ce que Francis Poulenc est à la musique. Ne dit-on pas de ce dernier que ses compositions témoignent d’une personnalité à la fois… « moine et voyou » ?
« Moine » pour la compassion et la tendresse infinie que notre imagier transmet avec humilité, « voyou » pour ses couleurs crâneuses qui font swinguer la peinture, chalouper les filles, et nous disent combien « nous sommes grands et poétiques dans nos cravates et nos bottines vernies. » (Baudelaire)
Noël Coret
Ecrivain d’art, Président du Salon d’Automne de Paris.
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